Aujourd'hui, il y a un an, j'entrais à l'hôpital pour me faire induire. J'avais 38 semaine et 3 jours de fait et les médecins ont trouvé que le temps était parfait pour provoquer la naissance de Laurence, avant que je risque de faire une
prééclampsie. 47 heures 33 minutes plus tard, le 4 juin 2009 à 15h33, ma fille, ma petite pitchounette est née, dans le plus grand bonheur de ses parents. C'est sans aucun doute la plus belle journée de ma vie. Un point tournant.
Les mois précédents cette naissance, tout le monde me disait que ma vie allait changer. Je ne l'ai pas compris à quel point tout de suite après sa naissance. Je l'ai compris par des petites expériences dans l'année qui vient de se terminer. En fait, la maternité, ça se vie pour être comprise.
Enceinte, je voyais ma grossesse comme un temps de sacrifice. C'est la coureuse/cycliste en moi qui se sentais mise de côté pour prendre le temps de porter mon bébé. C'était TOUT un changement pour moi, d'être dans l'attente et dans l'arrêt de ma vie sportive. J'avoue avoir été souvent jalouse de mon chum qui lui, s'entraînait pour son Ironman. J'étais vraiment très contente d'être enceinte car je désirais beaucoup ce bébé mais je n'aimais pas ça être enceinte et ce que ça faisait à mon corps. Il faut dire que je ne l'ai pas eu facile avec ma médication assommante, mes inquiétudes pour le développement de mon bébé et mon dernier trimestre qui m'a presque mis au lit. Mais aujourd'hui, un an plus tard, si je choisie d'avoir un deuxième enfant, je sais que je ne vais pas considérer ce temps de grossesse comme un temps de sacrifice; je vais le considérer comme un temps de grand privilège.
J'aimerais ça avoir un autre enfant. Mais ça ne vient pas sans grand questionnement et sans peur également. De un, je dois attendre de voir si JP en veux un autre car sans son accord, on oublie ça. Deux, c'est certain que j'aurai une grossesse à risque. Je ne peux pas passer à côté, c'est ma haute pression chronique qui m'y prédispose. Mon médecin m'a dit que j'avais 1 chance sur 3 de faire une prééclampsie. Je trouve ça beaucoup et ça me fait peur. D'un autre côté, j'ai 70% des chances que tout se passe bien et je serai bien suivie tout le long de ma grossesse. Ça, c'est rassurant. Je ne veux pas passer à côté d'une autre grossesse à cause de cette peur; 30% de chance de complications ... complications qui peuvent être fatales, dans le pire des cas. On dirait que j'ai besoin d'être rassurée par mes médecins avant de décider si je veux tomber enceinte l'année prochaine. J'ai encore le temps d'y penser mais pas trop car plus j'attends, plus mes risques augmentent. C'est donc déjà entendu entre JP et moi que si ça ne se passe pas l'année prochaine, la famille sera complète. Alors c'est à suivre ... disons que je mets mes projets de 2011 sur la glace ... on verra :)
J'ai découvert tout pleins de choses sur moi dans cette dernière année.
J'ai découvert que j'aime ça être une maman. Je savais que j'allais aimer mon bébé mais j'avais un peu peur de devenir une maman. Ça fait drôle à dire mais je ne savais pas que j'aimerais ça à CE point. C'est que il y a beaucoup de magie dans la découverte de l'amour inconditionnel. À la fête des mères, j'ai parlé à ma mère à la première heure car j'avais besoin de lui dire que maintenant, je la comprends. Je comprends à quel point elle peut m'aimer. Être mère me fait voir ma mère d'une autre façon. Ça me fait voir les mères d'un autre œil. Lorsque les trois triathlètes se sont fait happées mortellement sur la 112 au mois de mai, une de mes premières pensées fut pour leur mère. Ça m'a fait mal. Être mère, c'est aussi ça, avoir peur de perdre notre vie ou la vie de notre enfant. C'est nouveau comme sentiment. Ça ne me hante pas à tous les jours mais c'est là, comme un instinct.
Ma vision de ma vie en générale et aussi de ma vie sportive a un peu changé. Avant Laurence, le centre de ma vie était le sport et les compétitions. Je planifiais tout en conséquence de ça. Post Laurence, je me sens plus relaxe et moins rigide avec mes horaires. Laurence a apporté encore plus d'équilibre dans ma vie. Ma blessure causée par la
chute a été plus facile à digérer cette fois-ci. C'est certain que j'aurais aimée ne pas me blesser et enfin courir mon premier vrai ultra marathon pour lequel j'étais réellement très bien préparée mais j'ai accepté plus facilement ce ''sort'' on dirait. Et je crois que c'est beaucoup à cause de ma nouvelle vie de maman. Celle-ci me permet d'être capable d'être vraiment juste très heureuse avec l'essentiel de ma vie. Et l'essentiel, c'est d'être avec mon amoureux et notre fille. Le reste, c'est carrément du bonbon. Des courses, il y en aura d'autre. La vie ne s'arrête pas à cause d'une blessure. Et le sourire de Laurence me le fait tellement comprendre. Ça fait du bien de vivre ça. En bout de ligne, j'en ressort plus heureuse.
Avoir un enfant m'a fait encore plus apprécié ma santé et ma chance d'être capable de pratiquer le sport que j'aime. Depuis que je suis mère, courir est encore plus important pour moi, encore plus significatif en fait. Car c'est quand que je cours que je suis bien avec moi-même. Et être avec soi-même et bien dans mon corps me permet d'être bien avec les autres, donc, bien avec mon amoureux et avec Laurence. On en sort tous très gagnants. Et j'ai envie par dessus tout de continuer ma quête d'authenticité, car je crois que les enfants apprennent par l'exemple et j'ai envie de lui apporter cette valeur. En courant, je me respecte, je m'accomplis, je m'aime. Laurence va certainement recevoir ses valeurs en bout de ligne ... je l'espère!
Je suis heureuse d'avoir une famille à moi. Je n'ai jamais été quelqu'un qui aspirait à avoir des enfants. Mais la vie et l'amour m'a apporté
le bon gars pour me donner l'envie d'une famille. Je ne changerais rien à ma vie.
J'ai aimée mon année de congé de maternité. BEAUCOUP !!! On m'avait dit qu'après un an, je serais heureuse de retourner au travail, que j'allais commencer à m'ennuyer. Je l'avoue, je ne m'ennuie pas du tout. J'aime ça être avec Laurence dans le jour. On s'amuse et on apprend ensemble. Je ne suis pas prête à retourner au travail. J'y retourne lundi. Il le faut, si je veux garder mes acquis et mon indépendance financière. C'est important pour moi. Mais avoir eu l'opportunité de rester à la maison un autre 6 à 12 mois, je l'aurais fait sans hésiter.
Et j'ai été ultra chanceuse. Mon amoureux travail à la maison alors je n'ai pas été seule pour vivre cette première année avec Laurence. JP récolte les fruits de cette présence Big Time. Laurence est en amour avec son père. C'est trop cute. Elle est toujours très enthousiaste lorsqu'elle le voit. Ça commence à être le fun pour lui. Et à mon retour au travail, c'est avec son père qu'elle passera presque tout son temps. Nous avons décidé de la garder avec nous encore pour quelques mois. La garderie peut attendre encore un peu ...

Je vie un deuil cette semaine. Il y a certainement une partie de moi qui a hâte de retourner travailler car j'aime mon travail mais comme je le mentionnes plus haut, je ne me sens pas prête d'y retourner. J'essaie de profiter au maximum de cette dernière semaine mais je l'avoue, j'ai la larme facile. Je nous prépare un gros party. Ami(e)s et famille y serons pour fêter son premier anniversaire et ma dernière journée de congé de maternité. Ouf. Des émotions en vue, mais je serai entourée des gens que j'aime alors je suis chanceuse. La vie est belle dans le fond.
