Je suis triste. J'essaie de ne pas l'être. J'essaie de rester positive.
En courant ce matin, je me suis accrochée dans une anomalie du trottoir et, bien que j'ai tout essayé pour ne pas tomber, je suis tombé. Violemment. Et là, je n'essaie pas d'être mélodramatique. Je suis tombé sur ma rotule droite. C'est elle qui a pris tout le choc de ma chute.
Après avoir poussé un cri de mort, je me suis sentie très étourdie, comme si j'allais perdre conscience. Je me suis ouvert les yeux pour ne pas partir dans les vapes. Une fille est venu me voir pour me demander si j'allais bien. Spontanément, je lui ai dit que j'avais simplement besoin de quelques minutes et que j'allais retourner tranquillement à la maison, non loin d'ici. Je l'ai remerciée d'être venu me voir et elle est partie.
Je me suis levée, tranquillement. J'ai trouvé ça difficile. Plus difficile que je me l'imaginais. J'essayais d'avancer mais la douleur était trop vive. Impossible de plier ma jambe et encore moins de mettre du poids dessus. Un gentil cycliste s'est arrêté pour me demander si j'étais correct. J'ai répondu non.
J'avais vraiment envie de fondre en larme car j'avais dit non. Dans ma tête, mes pensées défilaient comme un film en fast foward ... je ne vais pas bien. Je suis blessée et je m'entraîne pour courir mon premier 50 km. Non, ça ne va pas. Je suis fâchée. La vie est injuste. Etc.
Je suis restée calme devant le cycliste en lui demandant s'il avait un cellulaire. Il m'en a trouvé un, une jeune fille qui passait sur le trottoir a racrochée son cellulaire pour que je téléphone à la maison. Mon amoureux a vite compris qu'il devait venir me chercher quand je lui ai dit: ''Je suis tombé et je ne peux plus marcher.'' Je tremblais. Le cycliste et la femme sont partis. J'étais seule, assis sur le gazon, sur la rue Rachel.
J'ai fondu en larme.
Inconsolable. Frustrée. Déçu. Un chauffeur de taxi m'a vu pleurer. Il s'est arrêté plus loin et est venu me voir. Ça m'a calmé. Je l'ai remerciée.
Je me suis relevée pour essayer de ''marcher'' un peu. C'est mon côté combattante qui refusait de rester assis sur mon sort en attendant mon aide. Ça faisait mal, mais j'avançais. Je pleurais encore. Un coureur est passé à côté de moi, à contre sens (un con à mon avis) me demandant, sans arrêter de courir évidemment, si j'étais blessée. Épais. Qu'en penses-tu? J'étais à moitié debout et penché en train de pleurer à chaude larme en tenant à deux main ma cuisse pour avancer. Pffffff. Si tu ne veux pas arrêter pour m'aider, parles-moi pas. Plusieurs personnes m'ont dévisagés, sans m'offrir d'aide. Je me sentais weird. C'était weird, leur regard. De l'inconfort surement.
Mon amoureux est arrivé. Je pleurais encore plus fort. Sa présence me réconfortais. JP est mon rock. Et aujourd'hui, ça fait 6 ans que nous sommes ensemble. C'est notre anniversaire.
En me rendant à la voiture, il m'a dit:''On s'en va à l'hôpital.'' Tel un enfant qui proteste, je répondais non en pleurant. Je ne veux pas aller à l'hôpital. Mais la douleur était vive. JP a insisté et nous étions en route vers Notre-Dame. Misère.
Je pleurais encore. J'avais froid. Je me suis installée sur une chaise roulante et j'ai attendu mon tour pour passer au triage. Et là, c'était l'attente. Je me suis calmée beaucoup à cause du sourire de ma petite fille. C'est magique un enfant. Elle me fait rire, même quand je souffre. Un gars était à côté de moi avec une fracture à la main. Nous avons échangé pendant presque toute l'après-midi. Nous avions de la glace sur nos bobos. Mon amoureux est allé me chercher un latté Starbucks. Mon moral se portais de mieux en mieux. Et mon genou aussi.
Incapable de rester assise sans bouger pour plus que 15 minutes d'affilé, je testais mon genou en le pliant le plus souvent possible, tout en respectant le seuil de douleur. Plus le temps passait, plus la douleur diminuais et plus je pouvais plier ma jambe. Quand j'ai pu marcher sans trop souffrir, j'ai décidé que je n'avais pas de blessure grave et que je pouvais retourner à la maison sans voir de médecin.
Ce soir, ça va encore un peu mieux.
Je mets de la glace 10 à 15 minutes à tous les heures. Je prend de l'ibuprofène aussi. Et j'ai nettoyé mes éraflures sur ma main.
Je ne baisse pas les bras encore. Il me reste un peu plus que 7 semaines avant mon 50 km. Mais j'avoue que ma frustration est vive car je VEUX courir ce 50 km. Mais en même temps, je vais quand même respecter le temps que ça va prendre à mon genou pour guérir. Je reste positive, malgré tout. Un jour à la fois. Pour l'instant, je me repose et j'attends. Qui vivra verra!